Étude vibratoire des nuisances ferroviaires
Dans un contexte d’extension et de densification urbaine, de plus en plus de projets de constructions apparaissent à proximité des voies ferrées ou tunnels. L’excitation ferroviaire, en plus de générer une nuisance sonore aérienne, induit des niveaux vibratoires dans le sol se transmettant aux fondations du bâtiment puis aux superstructures. Cette proximité des bâtiments avec les circulations ferroviaires représente un risque de nuisance qu’il convient d’évaluer (gêne vibratoire tactile et bruit solidien/acoustique régénérée dans le bâtiment au passage des trains).
En l’absence de réglementation sur le sujet, cette problématique est parfois négligée ou ignorée alors qu’elle constitue un risque de gêne réel pour les occupants, et par conséquent de plaintes. Dans le pire des cas, le bâtiment peut être jugé impropre à l’usage prévu (logements, bureaux, laboratoires, etc.), par décision de justice.
Afin d’évaluer la nuisance potentielle et la nécessité ou non de traiter le bâtiment par une suspension antivibratile (au coût non négligeable), l’ingénieur dynamicien réalise une campagne de diagnostic vibratoire sur le site existant suivi d’une étude visant à estimer les niveaux vibratoires et d’acoustique régénérée dans les futurs locaux.
La position des points de mesures vibratoires est définie en tenant compte des structures préexistantes sur site, et du projet de construction. Les capteurs de vibrations sont des vélocimètres et permettent l’enregistrement de la vitesse vibratoire. Ils sont fixés sur des structures ou fondations rigides. En l’absence de structure existante, des dalles bétons sont coulées dans le terrain pour assurer une parfaite cohésion avec le sol, l'absence d'amplification grâce à l'amortissement très élevé.
Les niveaux vibratoires mesurés sur des passages de train successifs sont alors plus facilement comparables à ceux qui règneront sur les fondations du projet.
Le rapport d’études inclut une comparaison des niveaux vibratoires mesurés aux gabarits des normes ISO 10137 et ISO 2631-2, définissant les seuils de gêne tactile selon l’usage envisagé des locaux. Les niveaux vibratoires et de bruit solidien futurs sont estimés en prenant en compte la nature des bâtiments (logements ou bureaux). Selon les résultats de l’étude, un traitement antivibratile adapté au projet est défini : étendue du traitement, choix de la suspension antivibratile du bâtiment (appuis résilients de type polyuréthane ou boîtes à ressorts).
Cette mission de diagnostic s’applique également aux nuisances d’origine routière dans certains cas spécifiques : présence de ralentisseurs ou dos d’âne, équipements sensibles à proximité d’une voie circulée par des poids lourds, etc.
La mission de diagnostic peut, si nécessaire, être étendue à une étude vibratoire globale du projet.